Catholicisme et occultisme – Extrait Mariani, G. « Les poisons de l’Orient », R.I.S.S(occultiste), février. 1932, p 33-34

Louis Bouillier alias Mariani, G. « Les poisons de l’Orient », R.I.S.S(occultiste), février. 1932, p 33-34

 

 (…) Nous tenons, ici encore, les deux bouts de la chaîne : l’un est l’éternelle cloison qui sépare Dieu de la créature; – l’autre est au contraire la nécessité ou est toute créature d’être continuellement soutenue par la substance première.

Ces deux bouts, nous sommes impuissants à les réunir, il faut d’abord faire acte d’humilité , puis réfléchir.

L’esprit du Mal n’a aucun intérêt à proposer à l’intelligence des philosophes et des théologiens des erreurs manifestes : il doit, en effet , toujours craindre , en pareil cas de se heurter à la raison. Il est à la fois beaucoup plus facile et moins risqué à cet excellent logicien, de proposer seulement, des demi-erreurs; soit qu’il joue sur les mots – ainsi pour le problème du mal – soit surtout qu’il insiste sur tel « accident » de la vérité au détriment d’elle-même : ce qu’il fait pour le cas qui nous occupe.

Tandis,  en effet, que le théologien orthodoxe s’appesantit sur « le premier bout de la chaine » , n’attirant l’attention du « fidèle moyen » que sur ce point, l’occultiste s’attache presque exclusivement au second,  jusque là, « l’occultard » – je veux dire le lecteur ordinaire des Papus et des Eliphas Levy – se déclare résolument panthéiste – (quand il a du moins assez de culture pour connaître le sens de ce terme). Tout ceci, dira-t-on, n’a guère d’importance, il ne s’agit que de nuances.

 Je m’empresse de le répéter, c’est un procès de tendance que je fais – ici du moins – à l’ occultisme. car les résultats qui découlent de ces tendances sont capitaux.L’orthodoxie en effet, se lamentant dans la considération de l’abîme qui le sépare de Dieu,  s’efforcera, humblement de la combler par ses efforts tandis qu’il espérera surtout en la charité de Dieu se penchant vers lui; L’occultiste, au contraire, s’exaltant dans la considération de sa prétendue identité de substance de Dieu, Se perdra dans l’orgueil- le roi des péchés.(…)

Et les conséquences, nous les avons vues au cours de cet exposé : c’est cette forme d’orgueil selon laquelle celui qui est parvenu à s' »identifier » avec Dieu, est au-dessus des lois ordinaires, est par delà le bien et le mal, c’est le mépris pour le pauvre être qui ne dispose que de la foi et de l’amour « du charbonnier », l’homme ne parvenant , après la mort, qu’a la contemplation de Dieu qu’il à pu concevoir ici-bas.

 C’est l’antithèse de la charité.En somme , partant chacun de la considération d’une extrémité différente d’une même vérité métaphysique, le catholicisme aboutit à une morale d’Amour; l’occultisme à une morale d’orgueil.